man and woman looking at concepts of data floating outside of a laptop
© dowell / Getty Images

Partenariats numériques : Quatre facteurs de réussite

    alt txt

    properties.trackTitle

    properties.trackSubtitle

    Septembre 2023

    Par Ben Blakeslee et Ken McNair

    La transformation numérique est l’un des sujets d’actualité les plus importants dans le monde de l’assurance. À mesure que l’économie numérique prend de l’expansion, les compagnies d’assurance vie sont mises au défi de mettre en œuvre des technologies novatrices qui modernisent les processus opérationnels pour suivre le rythme de ce changement. De nombreuses compagnies d’assurance vie se tournent vers la technologie en assurances pour les aider à combler les lacunes dans leurs systèmes actuels et à évoluer en fonction des attentes de leurs clients. Cependant, en raison du rythme rapide des progrès technologiques et des nombreuses options de technologie en assurance offertes sur le marché, il est difficile de s’y retrouver dans ce contexte. Dans cet article, nous explorons les complexités liées à la sélection de partenaires numériques et proposons des pratiques exemplaires pour guider les compagnies d’assurance vie dans l’établissement de partenariats qui génèrent des résultats. 

    Les enjeux

    Les compagnies d’assurance vie sont bien au fait des changements fondamentaux que l’innovation technologique suscite dans l’industrie. Dans le monde axé sur la technologie d’aujourd’hui, les clients s’attendent à une expérience numérique fluide et les assureurs ont tout intérêt à répondre à ce besoin. Les assureurs sont également très conscients des enjeux financiers que cela représente. Dans un marché où les taux de pénétration ont diminué de façon constante au cours de la dernière décennie, les processus de vente numériques peuvent aider un assureur à se démarquer auprès des clients et des agents des ventes faisant la promotion de ses produits.1 Par le passé, les ventes dépendaient principalement du prix et des commissions, mais la convivialité du processus ajoute maintenant une troisième dimension. Si un agent est prêt à payer davantage pour un processus simplifié, cela pourrait augmenter la marge de profit de l’assureur. 

    Cependant, les compagnies d’assurance vie doivent faire preuve de prudence lorsqu’elles lancent des solutions numériques. Cela signifie trouver la bonne solution qui permet une innovation rapide et significative, sans provoquer de retards ou nuire à leurs relations avec leur clientèle. Selon le tableau d’évaluation de base de 2015 de la Société des actuaires, les assureurs peuvent s’attendre à recevoir environ une réclamation pour chaque tranche de 4 000 polices émises au cours de la première année d’une police d’assurance vie moyenne, ce qui se traduit en une marge d'erreur très mince.2 

    Afin d’assurer une transformation réussie, de nombreux assureurs établissent des partenariats avec des entreprises de technologie en assurance, qui possèdent l’agilité et l’expertise nécessaires pour intégrer la transformation numérique dans tous les secteurs de l’entreprise. Autrefois considérées comme des sources de perturbations probables, les entreprises de technologie en assurance évoluent vers un rôle de facilitation de la chaîne de valeur de l’assurance en collaborant avec les assureurs plutôt qu’en leur faisant concurrence, chacun tirant parti ses forces de l’autre.3 

    Bien que cette transition soit un avantage pour les compagnies d’assurance, comment peut-on savoir quelles entreprises de technologie en assurance nous conviennent le mieux dans un marché où tant d’options s’offrent à nous? Tirer parti de l’expérience et des connaissances du marché peut aider. Chez Munich Re, Amérique du Nord (vie), nous nous attendons à conclure environ 20 ententes de partenariat numérique en réassurance en 2023 seulement, et notre équipe du capital investit dans des entreprises de technologie en assurance en démarrage du secteur de la technologie d’assurance depuis 2014. Nous avons donc résumé notre expérience en quatre lignes directrices simples pour établir des partenariats numériques qui généreront les meilleurs résultats possibles.  

    1. Mobilisez votre partenaire de réassurance au moment de choisir votre partenaire numérique

    Même dans un marché de plus en plus établi, il y a encore plus de 1 000 entreprises de technologie en assurance qui se disputent une part de marché et une réputation de marque en Amérique du Nord.4 Il est essentiel d’examiner attentivement les fournisseurs potentiels au moyen d’un processus de diligence raisonnable rigoureux, qu’il s’agisse d’une étude de marché approfondie ou d’un processus officiel de demande de propositions. Le processus de sélection des fournisseurs doit également être interfonctionnel et faire intervenir les équipes responsables des affaires, de la gestion des risques, de la technologie et des produits. 

    Les sociétés de réassurance comme Munich Re sont particulièrement bien placées pour examiner l’ensemble du secteur de l’assurance et générer des renseignements qui pourraient être difficiles à obtenir sans un vaste réseau de contacts et la vaste expertise technique et en gestion des risques que procure une vue d’ensemble de l’industrie. Lorsqu’il s’agit de sélectionner le bon partenaire numérique, vous voulez tirer parti de toute l’expertise externe nécessaire pour obtenir des renseignements sur la façon dont une capacité pourrait être optimisée, de la conception du projet à l’évaluation après le lancement. Un réassureur qui est déjà votre partenaire financier et qui connait votre organisation a probablement vos intérêts à cœur et est bien placé pour vous conseiller sur la façon d’assurer la réussite d’un partenariat numérique. Il est également probable que cette société ait déjà des équipes dédiées à la création et l’établissement de partenariats pour résoudre des problèmes précis. 

    Tout nouveau partenariat comporte un risque et un large éventail de résultats possibles, et la réassurance est un outil clé pour gérer ce risque. Les réassureurs ont l’habitude de soumettre des soumissions en quelques semaines, plutôt qu’en plusieurs mois. Le fait d’avoir un partenaire qui évolue rapidement et qui est prêt à appuyer ses recommandations en matière de réassurance peut aussi accélérer les échéanciers pour un assureur. 

    2. Assurez-vous que le projet corresponde à vos objectifs d’affaires et que vos intervenants y adhèrent

    Un partenariat numérique doit s’harmoniser avec la culture de l’entreprise et les objectifs organisationnels, tout en répondant à un besoin précis. Avant de commencer, évaluez comment le partenariat numérique s’intégrera à votre culture organisationnelle. Avez-vous déjà une culture de collaboration interfonctionnelle au sein de votre entreprise et avec des partenaires externes? Avez-vous l’appui de tous les intervenants? 

    Le partenariat doit également s’harmoniser avec vos objectifs organisationnels. Ceci étant dit, vous devrez encore pousser les choses un peu plus loin. Les objectifs organisationnels génèrent souvent des résultats plus généraux, comme l’élimination des frictions dans le processus de la proposition, sans préciser comment ces résultats seront atteints. Dans un récent sondage, nos clients ont trouvé que les ressources des TI constituent leur principal obstacle aux partenariats numériques. Dans cette optique, investissez du temps avec votre équipe pour déterminer la solution précise dont vous avez besoin et définir précisément le résultat final souhaité de la part de votre partenaire et de votre équipe interne des TI. 

    3. Engagez-vous à effectuer une planification complète

    La diligence, la transparence et la communication à l’étape de la planification sont des éléments essentiels à la réussite de tout partenariat. Nous avons constaté qu’il est préférable de mettre en place une structure de travail qui permet à tout le monde d’avoir une voix lors de la planification. Les assureurs, les distributeurs, les partenaires technologiques et les réassureurs doivent tous participer au processus et comprendre le flux de travail et le volet économique du projet. Autrement, le plan est voué à l’échec. 

    Préparez-vous de façon à pouvoir comprendre et gérer les attentes des diverses équipes. Les assureurs ont un long échéancier de planification et pourraient progresser lentement, tandis que les sociétés technologiques se concentrent sur les lancements rapides pour alimenter leur croissance et leur réputation sur le marché. Malgré le besoin de rapidité (et ses avantages), portez une attention particulière aux défis à relever, comme les taux de mortalité et de déchéance, les limites des ressources technologiques ou les conflits entre les canaux. Tous ces facteurs influencent la réussite. Formulez les attentes par écrit et établissez un plan d’action détaillé ainsi que des scénarios de continuité des affaires. Nous avons constaté qu’il est préférable de commencer à petite échelle, par exemple au moyen d’un petit projet pilote ou d’un cas d’utilisation, puis d’élargir la portée à partir de là. 

    L’établissement d’attentes raisonnables au niveau des hypothèses est aussi un défi de taille dans le cadre des partenariats numériques, mais heureusement, les réassureurs peuvent aider à cet égard. Munich Re possède une expertise dans un large éventail de programmes qu’aucun assureur ne possède à lui seul. Par exemple, notre dernière étude sur les résultats techniques en matière de réassurance a tenu compte des observations de plus de 100 sociétés couvrant plus de 100 millions d’années de vie et des millions de déchéances.

    4. Ne vous arrêtez pas au lancement

    Comme pour tout changement organisationnel ou fonctionnel, des évaluations continues et des améliorations des processus sont nécessaires aux fins d’optimisation, et les partenariats numériques ne font pas exception. Élaborez un cadre de gestion proactive du partenariat et des risques connexes. Si le partenariat est fructueux et permet d’atteindre les objectifs de l’entreprise, vous pouvez trouver des moyens de l’appliquer à plus grande échelle. 

    Les programmes numériques offrent également des données uniques pour prédire le rendement potentiel. Des renseignements qui n’étaient généralement pas connus des assureurs par le passé, comme le temps nécessaire pour remplir une proposition, le moment de la journée où les demandes sont remplies et le fait que le demandeur choisisse de divulguer son adresse courriel, peuvent être grandement prédictifs d’une fausse déclaration et être une source importante d’informations. Bien que la réglementation puisse rendre ces renseignements difficiles à utiliser dans le cadre de la sélection des risques, ils peuvent tout de même être très utiles pour comprendre le risque dans un bloc d’affaires. 

    Les réassureurs ajoutent une autre dimension à l’équipe

    Intégrer des réassureurs à vos partenariats technologiques peut vous permettre d’augmenter la rapidité et le niveau d’expertise pour toutes les étapes du processus d’innovation numérique. Cette approche présente aussi de nombreux avantages au-delà des activités courantes. Comme nous l’avons mentionné, les réassureurs ont une vision d’ensemble du marché que les sociétés individuelles n’ont pas, y compris une vaste expérience des différents produits et programmes de sélection des risques et des outils conçus expressément à cet effet. 

    Il y a aussi un potentiel de développement à plus grande échelle, puisque les sociétés de réassurance peuvent rassembler les assureurs pour résoudre des problèmes importants, comme l’expansion de l’assurabilité dans le marché intermédiaire. En établissant des partenariats numériques pour notre propre organisation et en collaboration avec nos clients, nous avons beaucoup appris sur ce qu’il faut pour réussir à rassembler les équipes et à mettre en œuvre le changement. Faire équipe avec les compagnies d’assurance vie pour concrétiser la transformation numérique est un rôle que nous assumons avec beaucoup d’enthousiasme.