two lab technicians working on a computer
© Sean Anthony Eddy / Getty Images

Mise à jour sur les innovations médicales : les progrès dans le traitement du VIH

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    Juillet 2023

    Les progrès technologiques en pharmacologie, en génie génétique, en génomique et en intelligence artificielle augmentent la vitesse à laquelle les percées médicales se produisent. Ces progrès entraînent des changements fondamentaux dans notre compréhension de la santé et des traitements médicaux et pourraient avoir une incidence positive durable sur la mortalité et la morbidité.

    Dans cette série d’articles, l’équipe médicale de Munich Re examine les innovations récentes dans le domaine de la médecine qui présentent un intérêt particulier pour les assureurs vie et invalidité. Aujourd’hui, nous nous concentrons sur les nouvelles thérapies pour le traitement du VIH.  

    VIH : toujours à la recherche d’un traitement

    On estime que plus de 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde et qu’environ 40 millions de personnes sont décédées des suites du virus depuis son apparition en 1981.1  Alors que de nouveaux rapports ont proclamé le VIH comme étant « guéri », cette déclaration n’est que partiellement vraie. À ce jour, une greffe de cellules souches, qui interrompt le cycle de vie de la réplication des cellules du VIH dans l’organisme, a été couronnée de succès chez trois patients et deux autres sont en attente d’une confirmation de guérison.2 Toutefois, cette intervention n’est pas possible à l’échelle de populations importantes en raison de sa complexité, de son risque et de son coût élevé d’environ 800 000 $ aux États-Unis. 

     

    La thérapie antirétrovirale (TAR), introduite il y a plus de 30 ans, demeure le traitement habituel contre le VIH.3 Ce traitement utilise une combinaison de médicaments ayant pour objectif de supprimer la réplication du VIH en inhibant diverses étapes du cycle de vie du virus. Une combinaison de médicaments contre le VIH est nécessaire. En effet, ce dernier est capable de s’adapter rapidement et de développer une résistance aux médicaments. Alors que la TAR a montré d’excellents résultats en réduisant la morbidité et la mortalité, elle n’a pas encore été en mesure de guérir l’infection.

    Même si les traitements antirétroviraux ont été capables de faire baisser le taux de mortalité4 , la recherche d’un remède est complexe puisque le VIH a une façon pernicieuse de s’intégrer dans l’ADN cellulaire. Il n’existe toujours pas de remède susceptible d’être appliqué à grande échelle. Parmi les difficultés rencontrées, on compte l’intégration de l’ADN viral et des réservoirs d’infection que le traitement actuel n’est pas en mesure d’atteindre. Plus précisément, certaines cellules infectées par le VIH dorment pendant un certain temps ou divers médicaments ont des difficultés à les atteindre, p. ex. dans le système nerveux central. Par conséquent, les schémas thérapeutiques actuels ne permettent pas d’éradiquer complètement le virus.

     

    En raison de ces difficultés, on continue de mettre l’accent sur la prévention, le diagnostic précoce et le traitement, en particulier chez les populations à risque. L’utilisation de préservatifs et des pratiques sexuelles plus sûres réduisent considérablement le risque de contracter le VIH d’un partenaire infecté, et le traitement en tant que prévention de la propagation a eu une incidence très importante sur la transmission du VIH. De plus, il a été démontré que les traitements de prophylaxie pré-exposition (PrEP) réduisent de 99 % le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels lorsque la posologie est respectée à la lettre.5

    Avancées dans le traitement du VIH

    Les mesures préventives à elles seules ne suffiront jamais à mettre fin à l’infection par le VIH. Heureusement, des recherches intensives axées sur une meilleure compréhension du VIH et les progrès réalisés dans d’autres domaines de la médecine ont laissé entrevoir la possibilité de nouveaux traitements. Parmi les solutions, on compte des méthodes qui stimulent le système immunitaire et la prolifération des cellules T et qui font appel à des approches génétiques pour désactiver les corécepteurs nécessaires à l’attachement du virus ou pour éradiquer le génome viral des cellules, intensifier la TAR ou prévenir la réplication de protovirus latents. 

     

    L’utilisation de la thérapie génique CRISPR pour supprimer l’ADN proviral des cellules latentes qui l’hébergent pourrait être une solution possible. Pour le moment, cette option reste théorique. En effet, la thérapie génique chez les êtres humains s’accompagne d’une foule de considérations éthiques, juridiques et morales, et serait également une approche très coûteuse. 

     

    La mise au point d’un vaccin contre le VIH serait probablement la meilleure option pour un déploiement à grande échelle, car les vaccins peuvent être utilisés à des fins préventives et thérapeutiques. L’idée d’un vaccin contre le VIH fondé sur les leçons tirées du travail relatif au vaccin à ARN messager contre la COVID-19 a rencontré récemment un vif regain d’intérêt. Une étude portant sur trois vaccins à ARN messager expérimentaux est en cours dans le but de comprendre l’innocuité des vaccins et leur capacité à stimuler les réponses immunitaires contre le VIH. Si les résultats sont favorables, des essais plus étendus pourraient être réalisés.6

    Sélection des risques et VIH

    Le fait de comprendre l’incidence des traitements actuels et ce qui constitue les meilleurs risques permet la sélection des risques pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH. La morbidité continue d’être causée par une inflammation chronique entraînant une athérosclérose accélérée et un risque accru de certains cancers, ainsi que de maladies psychiatriques et neurodégénératives. La morbidité globale s’améliore considérablement chez les personnes qui respectent à la lettre leurs programmes de traitement et qui présentent un taux de cellules T et une charge virale favorables.

    Le prochain article de cette série portera sur les innovations dans la détection et le traitement du cancer.