Vivre avec le VIH, plutôt que d’en mourir
© JAY YUNO PHOTOGRAPHY

Vivre avec le VIH, plutôt que d’en mourir :

nouvel aperçu sur le VIH avec mises à jour sur l’assurance

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    Introduction

    L’arrivée de la thérapie antirétrovirale en 1996 a radicalement changé la progression de l’infection par le VIH. Plus précoce et plus efficace, cette thérapie a permis de réduire considérablement la mortalité et la morbidité. Bien que le VIH soit difficile à traiter, de nombreuses personnes infectées par le virus peuvent désormais espérer une durée de vie similaire à celle de la population en général. 

    Chez les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui répondent bien au traitement et qui n’ont pas de comorbidités importantes, nous trouvons maintenant des ratios standardisés de mortalité qui se situent, pour la plupart des âges, dans les fourchettes assurables. Nous avons aussi constaté que les taux d’incidence des conditions potentiellement invalidantes n’étaient que légèrement plus élevés. Ainsi, en plus d’être admissibles à l’assurance vie, certaines personnes vivant avec le VIH peuvent maintenant être admissibles à l’assurance invalidité.

    Contexte

    Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un rétrovirus qui infecte et détruit les lymphocytes T CD4, l’une de nos principales défenses immunitaires. Il se transmet par l’exposition à des liquides biologiques, le plus souvent lors de relations sexuelles, du partage d’aiguilles ou au moment de l’accouchement, notamment. 

    Une fois qu’une personne est infectée par le VIH, la réplication virale commence, mais le taux de progression dépend d’un ensemble complexe de fonctions immunitaires. Étant donné la capacité du VIH à insérer rapidement son matériel génétique dans l’ADN des lymphocytes T, il est actuellement impossible d’éradiquer l’infection. Si elles ne sont pas traitées, plus de 90 % des infections évolueront vers le syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Moins de 7 % des personnes infectées demeureront asymptomatiques et environ un patient sur 300 deviendra « contrôleur d’élite » non virémique, et maîtrisera le virus sans traitement.

    Après la confirmation d’un résultat VIH positif, la charge virale et le compte de cellules CD4 sont mesurés et la thérapie antirétrovirale combinée commence. Cette thérapie permet de diminuer le VIH à un niveau indétectable. Dans de nombreux cas, elle transforme l’infection par le VIH en une maladie chronique et traitable. Cette transformation est possible si un traitement efficace est maintenu et que les soins de suivi sont assurés.

    Prévalence du VIH

    En 2018, Statistique Canada estimait que 62 000 personnes vivaient avec le VIH au Canada1. Ce nombre augmente en raison de la transmission continue, mais aussi en raison de la longévité accrue des personnes infectées. De toutes ces personnes, 87 % avaient reçu un diagnostic, et 80 % de celles-ci suivaient une thérapie antirétrovirale efficace. Cela signifie que la majorité (80 %) des PVVIH sont potentiellement assurables.
    Graphique 2. Voir la référence 1

    Tendances de la mortalité au fil du temps

    Depuis l’arrivée de la thérapie antirétrovirale en 1996, l’espérance de vie des PVVIH a considérablement augmenté. Avec l’évolution des schémas thérapeutiques qui sont passés de plusieurs pilules, prises plusieurs fois par jour, à une seule pilule par jour, la compliance a également fait des progrès, ce qui améliore encore plus les résultats.

    Des études récentes montrent invariablement une amélioration de la mortalité. Bien entendu, ces études sont limitées par la durée plus courte du suivi. Cependant, la réduction de la mortalité est cohérente avec la baisse globale des diagnostics de sida. Elle est également cohérente avec la pratique actuelle, qui consiste à commencer la thérapie antirétrovirale au moment du diagnostic de VIH, plutôt qu’au moment où le compte de CD4 est inférieur à 500, comme c’était le cas auparavant.

    Les personnes séropositives pour le VIH présentent une prévalence plus élevée de comorbidités importantes (comme le tabagisme, la consommation de drogues et d’alcool, les troubles cardiovasculaires et psychiatriques). Ces éléments rendent les comparaisons de mortalité plus difficiles. Cependant, après révision pour ces comorbidités, il devient évident que les taux de mortalité sont beaucoup plus faibles, bien qu’ils soient encore plus élevés que dans un groupe semblable de personnes non infectées par le VIH.

    Tendances de la morbidité au fil du temps

    Malgré un traitement efficace, des complications liées à l’infection chronique par le VIH (ou au traitement lui-même) peuvent survenir, ce qui contribue à des taux de morbidité plus élevés.

    Des études ont révélé que les PVVIH ont moins d’années de vie pondérées par la qualité, et développent des complications plus fréquemment et à un plus jeune âge que les personnes non infectées. Il s’agit notamment des maladies cardiovasculaires, de l’ostéoporose, des dysfonctionnements cognitifs et de certaines tumeurs malignes. Ce risque supplémentaire peut s’expliquer en grande partie par une prévalence plus élevée d’affections et de comportements associés à la comorbidité, mais il peut aussi être attribuable à l’utilisation à long terme de la thérapie antirétrovirale. Enfin, l’activation immunitaire soutenue causée par le VIH et l’inflammation chronique qui en découle peuvent entraîner une accélération du vieillissement et un risque accru de multiples comorbidités.

    Les risques de mortalité et de morbidité sont semblables. En effet, bien qu’il soit plus élevé chez les PVVIH à tous les âges, le risque de morbidité semble relativement faible chez les personnes qui ont une infection par le VIH bien contrôlée et qui ne présentent pas d’importants risques de comorbidité.

    Conclusion

    La population séropositive pour le VIH d’aujourd’hui est très différente de ce qu’elle était auparavant. Des traitements plus précoces et plus efficaces, avec une meilleure compliance, ont considérablement diminué les taux de mortalité et de morbidité chez les PVVIH. Si un traitement efficace est maintenu et qu’un suivi attentif est assuré, l’infection aiguë par le VIH peut désormais être transformée en une maladie chronique et gérable.

    Selon les conclusions de notre analyse, les taux de mortalité des PVVIH demeurent plus élevés qu’attendu, mais permettent maintenant la tarification de produits d’assurance. De plus, nous constatons que les personnes qui ont une infection par le VIH bien contrôlée et qui ne présentent pas d’importants risques de comorbidité peuvent maintenant être admissibles à l’assurance invalidité.

    Pour obtenir de plus amples renseignements sur la recherche médicale de Munich Re, É.-U. (vie) qui soutient les améliorations en matière de mortalité et de morbidité chez les PVVIH, communiquez avec la Dre Gina Guzman et le Dr Brad Heltemes.

    Munich Re Canada évalue continuellement les progrès médicaux, afin de faciliter  l’accès à l’assurance vie et à l’assurance invalidité. Nous nous intéressons aux principaux problèmes de santé, tel le VIH. Nous fournissons des renseignements qui permettent le développement de nouveaux produits, qui accélérèrent la sélection des risques, et qui améliorent l’expérience et l’engagement des clients. 
    Pour contacter les auteurs
    Gina Guzman
    Gina Guzman, MD, DBIM, FAAIM, FALU, FLMI
    Vice-présidente et directrice médicale en chef
    Bradley Heltemes
    Bradley Heltemes
    Vice-président et directeur médical
    Tim Meagher
    Dr. Tim Meagher MD, FRCPC, FACP
    Vice-président et directeur médical

    Référence :

    1https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/esume-estimations-incidence-prevalence-vih-progres-realises-canada-90-90-90.html